Nos bras meurtris vous tendent le flambeau. Depuis maintenant un quart de siècle, Guy Lafleur court avec la torche en tant que meilleur pointeur dans l’histoire des Canadiens.
Joe Malone. Newsy Lalonde. Aurèle Joliat. Howie Morenz. Elmer Lach. Maurice Richard. Jean Béliveau. Lorsque le « Démon Blond » a sauté sur la glace du Forum le 9 février 1984 pour affronter les Canucks de Vancouver, il s’apprêtait à devenir membre de ce groupe prestigieux de ceux qui ont, un jour, détenu le premier rang des compteurs chez les Canadiens.
Avec 1 1219 points en poche depuis ses débuts dans la LNH en 1971, Lafleur n’avait besoin que d’un seul autre point pour détrôner son idole de jeunesse Jean Béliveau qui s’était lui-même emparé de la couronne du meilleur pointeur du Tricolore des mains de Maurice Richard en 1968.
Lafleur ne perd pas de temps. Il n’a besoin que d’une période et 2 minutes 35 secondes pour s’approprier du titre. Alors que la marque est égale 1 à 1, le flamboyant numéro 10 amasse une mention d’aide sur le filet de Perry Turnbull pour devenir le meilleur pointeur des Canadiens, accomplissant l’exploit à son 919e match, soit 206 de moins qu’en avait eu besoin « le Gros Bill ».
Gonflé à bloc, Lafleur ne s’arrête pas là. Le rapide ailier droit déjoue le gardien des Canucks John Garrett trois fois avant la fin de l’engagement pour inscrire son 16e et dernier tour du chapeau en carrière dans l’uniforme montréalais.
Les Canucks ont toutefois gâché la fête, effaçant un déficit de quatre buts pour l’emporter 7 à 6. Néanmoins, Lafleur a eu le dernier mot alors qu’il a été nommé la première étoile de la rencontre et les « Guy! Guy! Guy! » ont résonné aux quatre coins du Forum une autre fois.